📜 José 1914-1918 : Un Village en Première Ligne
Voici un récit avec une mise en scène immersive des événements et une autre version plus neutre et informative en PDF
Chapitre 1 : L’Aube Rouge (4 août 1914)
Le soleil se lève à peine sur José lorsque l’ombre de la guerre s’abat sur le village. Depuis des jours, les rumeurs courent : l’Allemagne a déclaré la guerre à la Belgique, et des milliers de soldats marchent déjà sur Liège.
Dans la brume matinale, des hommes en uniforme pédalent à toute vitesse sur la route de Fléron. Ce sont des carabiniers cyclistes belges, envoyés en éclaireurs pour ralentir l’avancée allemande.
Soudain, un cavalier surgit d’un sentier, sabre au clair. Un uhlan prussien !
Les Belges n’hésitent pas. Les premiers coups de feu claquent. Deux chevaux s’effondrent, un officier allemand hurle et tombe lourdement sur les pavés. Le combat est bref, la supériorité numérique allemande écrase la résistance belge. Le sol est taché de sang, et l’ombre des envahisseurs s’avance inexorablement vers José.
Chapitre 2 : La Marche des Condamnés
Le 4 août au soir, José est envahi.
D’innombrables bottes frappent le sol, des colonnes de soldats allemands déferlent sur les ruelles du village, leurs casques à pointe reflétant la lueur des torches. Ils viennent de franchir la frontière belge, balayant toute résistance.
Les ordres fusent en allemand, les soldats entrent de force dans les maisons. Les fermes sont réquisitionnées, les granges transformées en cantonnements militaires.
— Nehmt das Vieh ! (Prenez le bétail !) hurle un officier.
Les vaches sont conduites hors des étables, les sacs de farine et les tonneaux de cidre disparaissent dans les camions de ravitaillement. Les réserves de nourriture fondent à vue d’œil.
Le village entier retient son souffle. Ils savent que dans d’autres endroits, les Allemands ont déjà massacré des innocents, accusés à tort de tirer sur les troupes d’occupation.
Chapitre 3 : Le Jour où José a Brûlé (8 août 1914)
Les premiers corps sont découverts à La Bouxhe-Melen. Des habitants exécutés.
À José, la peur devient panique lorsque l’ordre tombe :
— Feuer! (Feu !)
Les torches s’embrasent. Les soldats jettent des brandons sur les toits de chaume, les granges prennent feu, les flammes lèchent le ciel. Des familles fuient en criant, serrant contre elles quelques maigres biens.
Dans l’église, le curé se jette aux pieds d’un officier allemand.
— Pourquoi brûlez-vous notre village ? Nous ne sommes pas des soldats !
La réponse tombe, froide, implacable.
— C’est la guerre.
Sept maisons et trois fermes partent en fumée avant qu’un ordre vienne stopper le massacre. Mais le mal est fait.
José saigne.
Chapitre 4 : La Prison Ă Ciel Ouvert (1916)
L’occupation devient une poigne de fer.
En 1916, José est transformé en prison à ciel ouvert. Les habitants ne peuvent plus quitter le village sans un passeport spécial, distribué au compte-goutte par l’administration allemande.
Les soldats patrouillent sans relâche, à l’affût du moindre signe de résistance.
Les mineurs du village, terrorisés, se cachent dans les galeries de charbonnage pendant dix jours, de peur d’être enrôlés de force ou exécutés.
Pendant ce temps, les réserves s’épuisent.
- La farine et la viande sont presque introuvables.
- Le pain est rationné.
- Le marché noir s’organise en cachette, sous peine de mort.
L’armée allemande continue de réquisitionner tout ce qui peut servir à l’effort de guerre : chevaux, outils, métaux, vêtements chauds.
La faim s’installe. L’hiver est rude.
Chapitre 5 : Le Crépuscule des Bourreaux (1918)
Octobre 1918. L’air est chargé de tension. Les soldats allemands semblent moins arrogants, plus fatigués. Les rumeurs courent : les Alliés progressent sur le front occidental.
Les officiers font des discours, parlent de victoire, mais leurs yeux trahissent la peur.
Les dernières semaines sont un mélange de chaos et de frénésie :
Les derniers chevaux sont emportés.
Les soldats pillent ce qu’ils peuvent avant de fuir.
Certains brûlent des documents, détruisent des archives.
Puis, un matin, les casernes sont vides.
Ils sont partis.
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé. José est libre.
Chapitre 6 : Les FantĂ´mes de la Guerre
Les cloches sonnent la fin du cauchemar. Mais José n’est plus le même village.
- Les champs sont en ruine.
- Les fermes sont vides.
- Les hommes partis au front ne reviendront pas tous.
Dans l’église, des noms sont gravés sur une plaque. Des hommes de José, morts pour la Belgique entre 1914 et 1918 :
- Albert A.
- Baguet J.
- François J.
- Lecloux M.
- Loncin A.
- Loncin F.
- Pinet J.-P.
- Wildorianne J.
- Xhaflaire H.
Leurs familles pleurent. Le village est sauvé, mais à quel prix ?
Et chaque année, lorsque les cloches du 11 novembre résonnent, ceux qui ont survécu se souviennent.
Des soldats, des morts, des flammes.
Et du jour où José a failli disparaître sous le poids d’une guerre qui n’était pas la sienne.
